Autoportrait à vision multiple


Réalisez une production plastique qui interroge le regard que nous portons sur les choses.
Pour cette réalisation bidimensionnelle, vous abandonnerez l’unicité ( caractère de ce qui est unique) du point de vue et trouverez des solutions plastiques permettant de saisir la complexité de l’image de soi.

Un dispositif* permettra de mieux comprendre les choses, de mieux les connaître.
Vous êtes libre et responsable du choix des moyens plastiques que vous mettrez en œuvre.

*Le dispositif peut être défini comme l'ensemble des toutes les composantes(temporelle,
spatiale, instrumentale,...) choisi et élaboré dans un but particulier.



Questionnements
Comment donner à voir le volume des choses sur
un support bidimensionnel?
En quoi le dispositif plastique participe-t-il à la compréhension de ce que l’on représente ?

Lien avec le programme d’enseignement

La représentation, ses langages, moyens plastiques et enjeux artistiques.

Jouer avec les codes de représentation, affirmer des intentions :
La représentation du corps, son incidence sur l’idée d’autoportrait
Affirmation ou dépassement de la ressemblance : du volume à la surface du support.


Cette proposition aborde spécifiquement la question des codes de représentation du corps, en questionnant le rapport au réel : réalité du corps en tant que volume/ représentation sur un support en 2 dimensions.


La présentation des pratiques, des productions plastiques et de la réception du fait artistique
Rôle des supports, des matériaux, des formats, en tirer parti pour faire sens.


Formalisation des processus et des démarches de création
L’idée, la réalisation, le travail de l’œuvre
Étapes et temporalités du processus de création, structuration d’un imaginaire, démultiplication des possibles, …
Exploitation du carnet de recherches, montrer le cheminement de la pensée à travers croquis, ébauches, notes..



Un défunt devant Osiris, Livre des morts, 1400 BC, British museum
Les personnages sont représentés avec un faux profil: les jambes et la tête sont de profil mais le buste et l’œil sont représentés de face. Ainsi, il y a plusieurs points de vue sur la même représentation. Pour les égyptiens tout ce qui est représenté est vrai dans l’au-delà. Ainsi on doit tout montrer de manière significative, ne pas masquer le contenu d’un objet par exemple.
 
Le corps humain est représenté dans une grille de proportion, basée sur la coudée égyptienne. Ce quadrillage apparaît déjà à l’époque pré-dynastique: deux carreaux pour la tête, dix pour le corps et six à partir des genoux.
 
Félix Tournachon, dit Nadar. Autoportrait tournant, 186
Félix Nadar est né il y a tout juste deux siècles. Derrière le célèbre photographe, on trouve un inventeur protéiforme. George Sand et ses grandes jupes, Victor Hugo et sa barbe, Baudelaire fantômatique… Félix Nadar a immortalisé tous les grands noms du XIXe siècle. Il a construit une grande partie de leur image, celle fixée dans notre rétine et dans l’inconscient collectif. Il a aussi créé un genre esthétique, le portrait photographique. Le style imprimé par Félix Nadar est si puissant qu’il faudra attendre le peintre Andy Warhol pour y superposer d’autres images aussi virales. Comment Nadar est-il devenu une légende ? Félix Tournachon, dit Nadar (c’est plus chic, avouons-le), est d’abord un grand curieux et une personnalité obstinée. C’est son appétence pour les nouvelles technologies, son désir de les perfectionner, qui le transformeront en pionnier de l’art. Doté d’un joli coup de crayon, né dans le papier (son père était imprimeur), Nadar écrit. Avec peu de succès. Il se fait finalement un nom en tant que caricaturiste et collabore à ce que l’on pourrait appeler des journaux d’opposition. Il se passionnera pour la photographie au début des années 1850. Comme Richard Avedon cent plus tard, Félix Nadar cherche alors à réaliser « la représentation de l’intime » et des « portraits psychologiques ». Un axe qui découle de son travail de dessinateur, et, cumulé à son désir d’immortaliser les figures de son époque, le pousse à faire des portraits. Les actrices et poètes qu’il fréquente posent devant son appareil et c’est le succès. Plus rapides qu’un portrait peint, les clichés de Nadar gardent un esthétisme qui séduit les artistes. Dès les années 1860, son atelier parisien devient une véritable entreprise commerciale. Il y réalise des portraits de célébrités comme de riches anonymes sur commande, multiplie les formats. Son nom devient une marque, son style est copié par les concurrents. Il protège farouchement son pseudonyme, intentant même un procès à son frère Adrien qui souhaitait signer ses propres clichés « Nadar le jeune ». Car Nadar est aussi une affaire de famille. Sa femme, son fils, son frère… tout le monde pense photo, crée des photos ou vend des photos.
 
Alors que la vidéo 360° et la photographie immersive se développent de plus en plus j’aimerais rappeler que tout ça n’a rien de nouveau et que déjà à la fin des années 1800 on réalisait des photographies à 360°, soit grâce à des images composites avec plusieurs expositions soit le plus souvent avec des miroirs bien placés comme avec ces portraits
 
Ilse Bing
Autoportrait aux miroirs, Paris Date 1931 Photographie épreuve à la gélatine argentique 26.6 x 30.3 cm Musée des Beaux Arts du Canada
 
Exaltant « le monde moderne, l’optimisme et le soleil », le travail de Martial Raysse se place d’emblée sous l’égide de l’esthétique pop. Souvent considéré au début des années 60 comme le plus pop des créateurs français, l’artiste affirme en toute provocation son credo : « L’art actuel, c’est une fusée dans l’espace. Les Prisunic sont les nouveaux musées d’art moderne. »La série des Tableaux à géométrie variable à laquelle appartient Life is so complex marque une césure dans son œuvre, un affranchissement vis-à-vis de l’esthétique bariolée du Pop art. Extrait d’un magazine de mode ou d’une publicité, le visage standardisé d’une icône sexy apparaît décomposé sur douze plaques de plexiglas rectangulaires. Ici, un œil en amande cerné de noir, là une bouche idéale peinte en rouge, plus loin l’ovale parfait d’un visage.

 
David Hockney, « Joiners », collage de polaroïds.
David Hockney est sans équivoque l'un des artistes expérimentaux les plus passionnés et les plus polyvalents de la scène artistique contemporaine. Dans la fin des années 70, le Britannique a développé un concept pionnier qui changea sa vision de la peinture - ses « joiners ».Une sorte de photocollage inspiré du cubisme à partir de polaroids.
 
Annette MESSAGER, Mes vœux, 1989, H. 320 x 160cm (diam.) Collection du Musée d’Art Moderne, Ville de Paris
 
Dix portraits de Christian Boltanski, Christian BOLTANSKI, photographies, 1972
 
Gilbert Garçin
Le paon, 1997 Tirage gélatino-argentique 50,8 × 61 cm